Mutex : le choix du 100% cloud dans l’assurance

En quelques mois, la totalité de l’infrastructure de Mutex migre dans le cloud AWS, pour une meilleure flexibilité applicative, la sécurité, la disponibilité, la souplesse et la capacité à faire appel à de nouveaux services notamment au niveau des datas.

Quand le dynamisme d’une infrastructure implique le choix du cloud

 

Dominique Bossard, Directeur des Services Informatiques de Mutex, raconte : « Notre infogéreur historique ayant été racheté et notre contrat d’infogérance arrivant à terme nous nous attendions, pour la période à venir, à devoir opérer un changement fort d’achat d’infrastructures et de services managés. Jusque-là, nous étions sur un modèle classique avec des infrastructures on premise, pour certaines dédiées, et les services achetés ne répondaient plus totalement à nos attentes (offre peu évolutive, faible capacité à accélérer, peu d’élasticité́, maîtrise des coûts peu lisible en projection, etc.) Quitte à changer, pourquoi acheter des infrastructures à un tiers, qui ne fera jamais mieux qu’un cloud public pur player… ».

 

Problématique

 

Mutex cherchait avant tout un infogéreur dynamique, force de proposition et réactif, mais aussi de disposer de puissance et de stockage à la demande facilement et enfin de bénéficier de la flexibilité́ offerte par le cloud (élasticité par rapport aux besoins, flexibilité et sécurité des services applicatifs).

 

Mutex a choisi AWS pour migrer la totalité de son infrastructure on premise vers le cloud. « Le projet était ambitieux, et nous ne voulions pas risquer de cumuler les problèmes. À l’époque, au niveau cloud souverain et data centers sur le territoire français, AWS était l’un des seuls à proposer des offres sérieuses », indique Dominique Bossard. À la suite d’un dialogue compétitif, Mutex a retenu l’infogéreur GFI (désormais Inetum) en novembre 2019, pour opérer ce lift-and-shift.

 

Cette migration fait partie d’un vaste projet de refonte engagé par l’entreprise depuis 3 ans, qui a commencé par les infrastructures (PC, réseau) et dont la dernière étape concernera la partie applicative. « Nous voulions refondre complètement nos applications prévoyance, qui sont le cœur de métier de Mutex avec l’épargne retraite. Nous voulions une flexibilité dans notre offre applicative, la sécurité, la disponibilité, la souplesse et une capacité à faire appel à des services non prévus à l’époque mais dont on sentait l’importance notamment au niveau des datas », précise le Directeur des Services Informatiques (DSI).

 

Les impératifs ? « Disposer de ressources à la demande, car dans le secteur de l’assurance, nous avons des pics en besoin de puissance et espace disque, notamment en fin d’année ».

 

En revanche, le fait de passer au cloud, paradoxalement, n’inquiétait pas. « Ce qui comptait plus, c’était que la migration vers le cloud se déroule sans vague, donc plutôt une inquiétude sur la migration de l’infogérance que sur le changement technologique, souligne le DSI. Le terrain était favorable, avec un projet soutenu par mes collègues et le COMEX ».

 

Migrer 100% du SI sans accroc

 

À partir de janvier 2019, Mutex a mené un travail préparatoire d’architecture, qui a débuté entre autres auprès des éditeurs pour s’assurer des ajustements de licences potentiels mais aussi auprès de l’ Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) pour obtenir leur accord. Ce travail a également établi le dispositif d’accueil côté AWS. Le choix de migrer en 6 lots sur 12 mois a été fait, avec un impératif : aucune interruption.

 

« Chez notre ancien infogéreur, nos infrastructures étaient on premise, avec également une offre de services privés. Nous disposions d’une architecture de type Iaas à la source, avec un SI 100% virtualisé. Nous avions environ 200 To de stockage actif, 340 VMs, plus de 80 applications qui sont les apps classiques d’une assurance. Le projet de migration concernait donc 100% de notre système informatique, mais aussi les dispositifs techniques (AD, ADFS, VPN, serveurs de fichiers et authentification) », explique Dominique Bossard.

 

En juin 2020, la totalité de l’infrastructure de Mutex était portée vers la plateforme AWS, et utilise depuis des services comme Amazon EC2, Amazon S3, Amazon Elastic Book Store pour le stockage, Amazon RDS pour les bases de données…

 

Pour Dominique Bossard, le projet a été un succès parce qu’« AWS tient technologiquement la route, parce que GFI est dynamique et parce que l’infogéreur sortant a été très professionnel. Un élément facilitateur a également été notre décision de tout basculer. Si nous avions dû laisser quelques machines hors AWS, nous aurions assurément complexifié significativement l’approche … ».

 

Il souligne : « Nous n’avons rencontré aucun souci technique depuis notre migration. Nous savons que nous disposons immédiatement des fonctionnalités intrinsèques apportées par AWS en termes de flexibilité. Pour nos distributeurs l’opération s’est révélée transparente. Honnêtement, je ne m’attendais pas à quelque chose qui se passe aussi bien ! »

Supprimer le plafond de verre technique

 

Les délais de migration ont été respectés, à 3 mois près, un détail pour un projet qui s’étalait sur quasiment 2 ans. À date, le ROI est confirmé. « À aucun moment, il n’a été question de migrer pour uniquement gagner en coût, précise le DSI. Pour autant, nous avons très vite vu le potentiel bénéfice financier lié à cette opération, avec un pourcentage de gain à 2 chiffres sur nos charges annuelles ».

 

Du côté des bénéfices techniques, il considère que tout dépend des moyens qui sont mis sur les sujets. « Aujourd’hui, je n’ai plus de plafond. Je sais que je pourrai facilement augmenter la puissance dont j’ai besoin, notamment en fin d’année, bien plus que s’il avait fallu racheter de nouvelles machines. Illimité, l’espace disque n’est plus un problème ».

 

Les deux crises traversées depuis la migration illustrent bien les atouts du cloud pour Mutex. La première est liée aux grèves massives de transport en commun qui ont eu lieu en décembre 2019 en région parisienne. « Nous étions tous à pieds ou presque, avec de grosses difficultés pour rejoindre les locaux, se rappelle Dominique Bossard. Face à cette situation, nous avons décidé d’activer le passage des 600 collaborateurs en télétravail. Cette bascule a quasiment consisté à appuyer sur un bouton. Le travail que nous avions effectué sur la mobilité à Mutex à l’occasion d’un changement de bâtiment a rendu cela possible. Lorsque nous sommes passés en télétravail à 100%, la partie VPN était déjà migrée chez AWS, je n’avais pas de souci de puissance de VPN ou limite technique. Nous avons pu ouvrir en grand les vannes sans difficulté ».

 

Cet évènement a été une répétition générale : le confinement déclaré en mars pour lutter contre la propagation de la COVID-19 a été « un non-évènement d’un point de vue technique. Nous avons décidé de basculer à nouveau toute l’entreprise en télétravail, du jour au lendemain, sans rencontrer aucun problème ».

 

Aller chercher toute la valeur du cloud

 

Dans un secteur très réglementé et plutôt conservateur, passer au 100% cloud était un pari audacieux pour Mutex.

 

« Aujourd’hui, nous avons les gains attendus, et aucun souci. Au niveau des charges, nous observons un léger gain avec un périmètre qui a augmenté, nous avons bien la confirmation du ROI. L’important maintenant, ce n’est pas ce que nous avons fait, mais assurément ce que nous allons faire. Nos projets sont ambitieux, notamment la modernisation du SI prévoyance et poursuivons notre formidable chantier de transformation informatique ».