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La « santé numérique » contre le coronavirus
L’article ci-dessous a été rédigé par Erick Jan-Vareschard, Head of Public Sector, AWS France.
Derrière le formidable dévouement du personnel soignant qui lutte quotidiennement pour sauver des vies, les pratiques médicales, la recherche et la solidarité s’adaptent et s’organisent. Les organismes publics, les entreprises privées et les bénévoles, multiplient les initiatives créatives et efficaces pour répondre aux besoins immédiats des patients en s’appuyant sur des technologies comme le cloud.
Les pratiques médicales s’adaptent aux flux de patients et au risque de contagion.
Depuis les dernières semaines, le personnel hospitalier s’est mobilisé pour augmenter le nombre de lits de soins intensifs et pour mieux gérer l’afflux de nouveaux patients. Afin de désengorger les hôpitaux et donner l’attention nécessaire à chaque patient, les autorités sanitaires et les organismes de santé ont misé sur des applications numériques, tandis que du côté du secteur privé, il a fallu s’assurer d’avoir des solutions robustes pour répondre aux nouveaux enjeux liés au Covid19. Un exemple concerne la transmission des documents médicaux durant cette période de confinement. En effet, les médecins ne peuvent plus échanger avec leurs patients en face à face et leur remettre leurs documents médicaux lors de la consultation. Lifen répond à cet enjeu et accompagne plusieurs dizaines de milliers de médecins dans cette démarche de digitalisation des échanges avec les patients, en garantissant la sécurité de leurs données personnelles sur le Cloud AWS, certifié hébergeur de données de santé.
Un autre exemple concerne les consultations, en ligne ou téléphoniques qui ont été multipliées par quinze en France, obligeant les opérateurs d’applications de vidéo-consultations à ajuster leurs ressources techniques grâce au cloud. Face à cette augmentation et la saturation des numéros d’urgence, de nombreux organismes publics et privés ont innové et ont eu recours à des assistants virtuels pour informer une population inquiète via les réseaux sociaux ou encore procéder à une première évaluation des patients. C’est le cas de Clevy, qui a développé un chatbot d’information publique et anonyme sur le Covid-19 nommé le ‘CovidBot’, conçu à partir des recommandations officielles des autorités sanitaires. Grâce à l’intelligence artificielle, il permet de répondre aux questions des citoyens sur les bonnes pratiques d’hygiène et de conduite et ainsi de désengorger les numéros d’urgence.
La solidarité s’organise autour du personnel hospitalier et des personnes vulnérables.
Engagés à sauver des vies, les soignants n’échappent pas aux tracas du quotidien, renforcés souvent par les contraintes liées à la crise. Pour éviter que cette charge mentale ne vienne s’ajouter à la forte pression qu’ils subissent, l’AP-HP a développé l’application « Hoptisoins » en partenariat avec Happytal, un service de conciergerie déjà existant dédié aux patients et à leurs proches. La plateforme offre, avec l’aide d’entreprises partenaires, des services d’hébergement, de transport, de garde d’enfants et de livraison de denrées alimentaires. Plus de 16 000 soignants utilisent déjà cette plateforme sécurisée créée sur AWS. L’agilité du cloud a permis à l’équipe technique d’Happytal, qui se trouvait en effectif réduit, de se concentrer sur l’essentiel : le code, et non la gestion matérielle et la mise à l’échelle de l’infrastructure.
Au-delà du personnel hospitalier, nous observons aussi de nombreux gestes de solidarité, notamment pour venir en aide aux personnes âgées isolées et aux populations vulnérables qui nécessitent des soins réguliers et la poursuite des traitements. Pour de nombreuses personnes isolées, récupérer des médicaments en pharmacie est impossible sans l’aide de bénévoles qui s’organisent autour d’applications. Le nombre d’utilisateurs du réseau social entre voisins Nextdoor a augmenté de 80% en mars dans le monde entier. D’autres solutions sont aussi utilisées pour maintenir les liens sociaux avec les personnes hébergées dans les établissements de soins. Par exemple, Juniper Homes en Australie a mis en place un système de vidéo conférence sur le cloud pour offrir aux résidents un moyen de maintenir des relations personnelles tout en restant à l’abri du virus, ainsi que de permettre aussi au personnel médical de vérifier virtuellement leur état de santé régulièrement, sans risque de contagion.
Pas de répit pour les médecins tant que les efforts de recherche n’auront pas abouti.
Depuis le 12 janvier, date à laquelle le séquençage du Covid-19 a été publié, c’est une véritable course contre la montre à laquelle se livrent tous les laboratoires de recherche scientifique pour améliorer les diagnostics et développer traitements et vaccins. La collaboration internationale doit être totale et disposer en temps réel de toutes les données épidémiologiques mondiales. Chaque année, 2 000 exabytes de données de santé sont générés à travers le monde. Indispensables au suivi de l’évolution de la pandémie, ces données servent à mesurer les effets des politiques mises en place et à accélérer la recherche. Et la technologie est un atout de taille pour aider à traiter ces données. Sur le cloud, les Data Lakes se créent pour agréger toutes les données. Elles peuvent être ensuite exploitées avec l’aide de l’intelligence artificielle pour réaliser des simulations et des modélisations qui réduisent le nombre d’essais clinique et leur durée. Face à l’urgence, les grands acteurs technologiques se sont mobilisés pour fournir aux chercheurs des laboratoires publics, ou à ceux de l’industrie pharmaceutique, des ressources de calcul à très haute performances (High Performance Computing ou HPC) facilement accessibles dans le cloud. La mise en œuvre de cette intelligence collective, supportée par des moyens techniques sans précédent, nous permet d’espérer l’arrivée d’un vaccin dans un futur proche.
Le projet de loi « Ma santé 2022 », adopté en France le 16 juillet 2019, précise vouloir « faire du numérique un atout pour le partage de l’information et l’évolution des pratiques ». Nul doute que les enseignements tirés de la crise du coronavirus éclaireront sous un nouveau jour le rôle du numérique dans l’amélioration de la santé.
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Erick Jan-Vareschard