La start-up française Silkke a développé une capsule photographique, véritable scanner à taille humaine qui permet, via un software, de produire un avatar 3D articulé à son image. Ce double virtuel est alors prêt à être intégré dans des applications immersives (jeux vidéo, visites virtuelles… ). Silkke a rejoint le programme AWS Activate, qui permet aux start-up de bénéficier de ressources (crédits, support, accompagnement technique) afin d’optimiser leur utilisation du cloud et ainsi de booster leur activité. 

« Nous avons lancé notre concept après 5 ans de R&D et quatre prototypes. Il suffit d’une seconde pour que notre capsule prenne simultanément une centaine de photographies, puis un quart d’heure pour les assembler, articuler l’avatar dans le cloud et le livrer à son utilisateur, le processus étant complètement automatisé. Cela nécessite un gros travail en post-production dans le cloud, afin que notre software reconnaisse les points d’articulations et positionne le squelette, mais aussi de la flexibilité pour s’adapter à la demande de nos clients lors de gros évènements, comme le salon Vivatech et les 1 000 avatars créés en 3 jours. Nous réalisons ce travail avec Amazon Web Services (AWS) depuis 2015. »

  • Augmenter les capacités de production d’avatars
  • Gérer le volume de data transmis par les capsules lors de pics d’utilisation
  • Des serveurs et une capacité de stockage modulables en fonction des montées en charge

« Notre tout premier prototype prenait 10 photos en mode semi-automatique. Pour le second, nous avions automatisé le processus et ainsi augmenté le nombre d’avatars réalisés en une heure, rappelle Édouard Deslandes. Il fallait donc créer des instances serveurs à la volée, faire en sorte d’ajuster la puissance du serveur en fonction du nombre d’utilisateurs qui passaient dans la cabine… C’était un vrai défi technique. »

silkke avait pour objectif de proposer des machines capables de produire 60 avatars/heure, donc nécessitant une grosse capacité de calcul. Seul le cloud pouvait répondre à notre ambition à un coût acceptable.

Créer un avatar en un quart d’heure est possible grâce à la flexibilité proposée par AWS, qui permet d’allouer plus de ressources, notamment GPU. Le post-traitement est réalisé sur le cloud AWS via Amazon EC2, avec des instances G3 dotées de GPU NVIDIA Tesla M60. Les instances sont créées à la volée, au fur et à mesure des besoins.

silkke a pour objectif de déployer des capsules dans le monde entier et utilise les instances serveurs de manière transversales : la start-up partage ces instances entre les capsules déployées dans le monde entier en fonction du besoin. Si celui de l’une diminue, cette capacité disponible pourra être utilisée par une autre, ce qui lui permet de diminuer ses coûts et disposer d’une infrastructure intelligente.

Enfin, silkke s’appuie sur Amazon S3 pour le stockage. Aujourd’hui, 220 photos (400 Mo) sont nécessaires à la création d’un avatar de 30 Mo. « Sachant que l’on pourrait réaliser jusqu'à 10 000 avatars en un mois sur une seule cabine, nos besoins annuels de stockage sont potentiellement énormes. Sans oublier que le fichier source des avatars n’a pas vocation à sortir du cloud pour en garantir la sécurité.

Nous avons travaillé sur un connecteur sécurisé qu'on délivre sous forme d'API et de tool-kits aux développeurs 3D. De ce connecteur on choisit un de ses avatars articulés destiné aux univers immersifs. Il n’est pas possible de récupérer le fichier pour éviter les usurpations d’identité digitale. Cette notion est importante pour nous sur la partie sécurité Cloud Amazon. »

Pour silkke, l’apport d’AWS va au-delà de la simple mise à disposition d’outils de stockages et de puissance de calcul. « Avec AWS, nous disposons d’outils avec lesquels nous sommes libres de tester et de trouver des solutions pour accélérer la production, décrypte Édouard Deslandes. Pour réaliser ces tests à un coût moindre, nous bénéficions du soutien du programme d’accélération d’AWS. Nous pouvons aller beaucoup plus loin que ce que nous nous serions permis, parce que les budgets dédiés aux serveurs auraient explosé. »

À titre d’exemple, la capsule a ainsi été installée pendant le tournoi de Roland Garros en mai 2016. « Un test grandeur nature qui nous a permis d‘améliorer notre produit. Nous avons pu modifier en temps réel l’infrastructure en créant de multiples instances pour chaque post-production avec une facilité de déploiement qui nous a permis d’être très efficaces et d’augmenter en live la puissance CPU/GPU en fonction de pics d’utilisation de la capsule », explique Édouard Deslandes.

Dans le même esprit, silkke a pu réaliser des tests de puissance au printemps 2017 sur des serveurs spécifiques, qui leur ont permis de réduire le post-traitement à 16 minutes au lieu de 50 minutes fin 2016.

silkke est actuellement en phase de présérie, dernière étape avant de débuter l’industrialisation des capsules dès janvier 2018. Elle prévoit d’en délivrer 100 sur un an. « Nous avons une promesse : livrer un avatar en un quart d’heure et nous devons nous y tenir. Le défi sera de gérer des flux arrivant de multiples endroits, avec des capsules qui fonctionnent en même temps, à des fuseaux horaires différents… Aujourd’hui, la modularité du système proposé par AWS nous convient et nous le permet. Notre infrastructure est souple pour augmenter notre capacité de production et simplifiée par rapport à nos anciens serveurs, tout cela à un coût plus raisonnable, puisque nous avons divisé par trois les coûts des serveurs », conclut Édouard Deslandes.