Création de l’entreprise, devis, factures, notes de frais, bilans… Les entrepreneurs le savent, la vie d’une société est faite de multiples opérations de gestion, qui peuvent être complexes et chronophages à gérer, notamment pour les petites structures. Ces dernières se tournent dans la grande majorité des cas vers des cabinets d’expertise comptable externes pour les accompagner dans la gestion quotidienne de l’organisation. Ce sont ces deux populations que cible la solution de Tiime. L’éditeur français propose une plateforme qui vise à prendre en charge toute la chaîne de valeur de la gestion comptable d’une entreprise. Outils de facturation, collecte des achats, trésorerie ou même compte professionnel, l’idée de Tiime est de proposer une solution tout-en-un et intégrée pour simplifier les opérations financières des entrepreneurs et des comptables ainsi que l’échange des informations entre les deux parties.

Créée à l’origine en 2015 en s’inspirant des besoins propres au bon fonctionnement de la tenue comptable externalisée, la solution a rapidement pris son essor pour se lancer en 2018 sur le marché des outils de production comptable avec de grandes ambitions. "Nous souhaitons que d’ici 2025, un tiers des entrepreneurs français passe par au moins un outil de la chaîne Tiime", indique Arnaud Grandchamp des Raux, directeur technique de l’éditeur qui compte aujourd’hui plus de 200 collaborateurs et a passé en décembre 2022 le cap des 10 millions d'euros d'ARR (revenu annuel récurrent). Développé en mode SaaS, le service est accessible via le web et une application mobile. Un choix qui correspond à la volonté de l’éditeur de proposer à ses clients l’expérience d’utilisation la plus simple possible mais qui lui impose également un haut niveau de maîtrise de ses propres infrastructures. "La donnée est chez nous, souligne le CTO, ce qui implique que nous devons garantir la disponibilité permanente du service, mais aussi que cette donnée ne soit pas corrompue, qu’elle soit protégée avec le bon niveau de chiffrement et qu’elle soit correctement sauvegardée".

Performance, Simplicité et Résilience

Autre problématique : l’absorption des pics de charge. "Nous devons pouvoir supporter en continu le niveau de charge sur le service, quelles que soient les variations", souligne Arnaud Grandchamp des Raux. L’éditeur affiche une forte croissance, avec plus de 100 000 utilisateurs en 2022, soit une hausse de plus de 30 % en un an, et un millier de cabinets d’expertise comptable partenaires, soit le double de l’année précédente, et doit pouvoir maintenir la qualité de service à mesure que ces nouveaux utilisateurs adoptent ses outils. La plateforme prend en charge 250 000 transactions journalières en moyenne et compte plus de 6 000 appels d’API par minute en journée. Mais certaines périodes sont encore plus denses pour la comptabilité d’une entreprise. "Les débuts de mois par exemple, génèrent davantage de trafic en raison des déclarations de TVA, explique le responsable. La période de clôture est également synonyme de hausse de charge pour nous puisque les clients accèdent à davantage de données sur des plages horaires plus étendues afin de finaliser leurs bilans dans les temps".

Le cloud public est apparu très vite comme la solution capable de répondre à ces problématiques de disponibilité et de scalabilité. Tiime opte dans un premier temps pour un service PaaS dont les infrastructures sont basées sur le cloud Amazon Web Services. Mais l’éditeur décide finalement de migrer l’ensemble de la plateforme directement sur AWS. "Une de nos équipes utilisait déjà un service AWS en direct, car notre précédent fournisseur ne proposait pas les capacités dont nous avions besoin, et en plus de cela, les coûts commençaient à sérieusement augmenter en même temps que notre croissance s’accélérait, justifie le CTO. Il nous semblait donc plus pertinent de tout regrouper sur AWS". À l’été 2021, l’équipe commence donc à migrer les bases de données vers Amazon RDS, avant de migrer progressivement son applicatif vers des instances Amazon EC2 et un cluster Amazon Elastic Kubernetes Service (EKS). Une migration qui a apporté de nombreux bénéfices. "Nous avons en premier lieu constaté une amélioration des performances, apprécie Arnaud Grandchamp des Raux, mais pas seulement. Le service a simplifié l’orchestration avec des capacités d’auto-scaling, amélioré le monitoring avec des métriques plus complètes et précises et renforcé la résilience grâce à la possibilité de déployer nos workloads sur différentes régions".

Faire de l’IT un Avantage Concurrentiel

Pour Tiime, cette infrastructure constitue aujourd’hui un avantage concurrentiel direct, car elle lui permet d’offrir les fonctionnalités attendues par ses clients. "Le cloud AWS nous donne accès à des environnements à la demande et donc à des capacités de test plus simples, plus rapides et plus efficaces, qui réduisent notre time-to-market, témoigne Baptiste Lagache, porteur des chantiers DevSecOps chez Tiime. Nous déployons aujourd’hui un environnement de développement en 45 minutes alors qu’il nous fallait une journée entière auparavant. Et la mise en production est ensuite automatisée, ce qui donne davantage d’autonomie à nos développeurs. Nous pouvons ainsi plus rapidement mettre à disposition de nouvelles fonctionnalités pour améliorer l’expérience utilisateur".

La richesse du catalogue Amazon Web Services et la puissance des ressources à disposition laissent également les équipes de Tiime libres de créer des services à haute valeur ajoutée pour les clients finaux. L’éditeur dispose en interne d’une équipe de data scientists qui travaille sur des algorithmes de machine learning visant notamment à automatiser la production comptable d’une entreprise jusqu’au bilan. Mais ces algorithmes réclament une grande capacité de calcul pour être exécutés, que le précédent fournisseur cloud ne pouvait pas fournir. Victor Kannemacher, chargé de la migration DataOps, témoigne : "Notre équipe data avait commencé à travailler avec AWS pour pouvoir accéder à des instances plus puissantes. Exploiter la donnée est un objectif clé pour délivrer de la valeur à nos utilisateurs et notre précédente infrastructure limitait notre capacité à traiter de grands volumes d’information, alors même que nos clients stockent chaque mois 500 Go de données supplémentaires sur notre plateforme. Désormais, nous pouvons provisionner des instances de différentes capacités en fonction de nos besoins, y compris des machines très puissantes, et les gérer avec les mêmes outils".

Rendez-vous dans 10 ans !

La manipulation de ces données implique évidemment un haut niveau de confiance entre Tiime et ses clients. "Les entreprises nous confient des données financières sensibles et savoir que nous nous appuyons sur une stack technique à l’état de l’art est rassurant pour eux". L’éditeur est également soumis à des obligations réglementaires imposées par l’ordre des experts comptables. "Nous devons par exemple conserver certains documents comme les factures pendant une durée légale de 10 ans et nous assurer que les fichiers ne sont pas modifiés durant cette période". Tiime exploite pour cela le stockage Amazon S3, qui lui offre non seulement tout l’espace nécessaire, mais intègre également la fonction Object Lock, qui certifie l’immuabilité d’un fichier sur la période de rétention définie par l’utilisateur. "Les services sont également "GDPR by Design", note Arnaud Grandchamp des Raux. C’est-à-dire qu’ils nous permettent dès la phase de développement de prévoir de quelle manière nous pourrons exporter ou supprimer certaines données en cas de demande du client. Nous avons par ailleurs la garantie que les données ne quittent jamais le territoire européen. Il est très courant aujourd’hui que les clients nous interrogent sur la manière dont nous nous conformons au RGPD et le cloud AWS nous donne des réponses à leur apporter".

Tiime poursuit donc sa montée en puissance sur son marché, fort d’une infrastructure prête à accompagner son développement. L’éditeur souhaite automatiser de plus en plus de processus à l’avenir, pour simplifier toujours davantage le travail de ses utilisateurs, qui vont devoir dans les deux années à venir s’adapter aux nouvelles obligations légales en matière de facturation électronique. "Il faut se projeter sur les usages de demain et il est clair que la gestion des flux documentaires dématérialisés et la valorisation des données seront des enjeux clés pour la comptabilité des entreprises".